Sur les traces de ceux qui nous ont précédés à Mouzillon
Un partage et un déménagement
le partage
En 1870, le 14 Août, Marie Mauvilain, veuve Denis, partage ses biens entre ses trois enfants.
Le premier lot échu à Augustin comprend
la grande planche dans les cimetières contenant 92 gaules
dans les Bottinières, 2 petites planches contenant 48 gaules (vignes à quart)
dans le Beauregard 2 plahces contenant 59 gaules (vignes à quart)
dans les écobuts 1 canton de terre cotenant 54 gaules.
Le troisième lot comprend échu à Jean-Baptiste
Dans les Durasserie 2 planches de vignes franches contenant environ 73 gaules,
Dans les Grandes freiches de la Baronnière 5 planches de vignes contenant 42 gaules
dans les Bottinières, 2 planches contenant 2 journaux et demi
à l'évêché, un morceau de terre contenant 33 gaules.
Ses biens immobiliers transmis à ses enfants, Marie Mauvilain veuve Denis quitte le Grand Plessix et va s'installer à Clisson. Pourquoi quitte-t-elle le Grand-Plessix ? pour accompagner son second fils ? pour se rapprocher de la famille de son père qui était de Cugand ? La réponse à ces questions n'a pas fait l'objet d'une tradition orale.
Le recensement de 1872 à Clisson mentionne, Basse grand rue : Denis Prudent, boucher, 27 ans Mauvilain Marie, sa mère, 57 ans Prudent Denis a donc changé de domicile en venant à Clisson ; il a aussi changé de métier puisqu'il est maintenant boucher. Nous manquons d'information sur ce changement de profession.
Le 28 novembre 1875 meurt à Clisson Marie Mauvilain, cultivatrice, âgée de 58 ans, fille de René Mauvilain et de Françoise Aubin, veuve de Augustin Mathurin Denis.
Un fils boucher à Clisson
Le 11 juillet 1876, mariage à Clisson de Prudent Denis, 31 ans, né à Mouzillon le 3 novembre 1844 et de Joséphine Bourdet, tailleuse, agée de 19 ans, née à Gétigné le 2 mars 1857 fille de Jean Bourdet et de Jeanne Bretonnière. Parmi les témoin on trouve : Henri Denis, Baptiste Denis, Louis Grégoire, domicilié à Mouzillon ami de l'épouse et Gate Céleste ami de l'épouse.
Photo de Prudent DENIS
Le recensement de 1881 à Clisson Denis Prudent, 37 ans, boucher Bourdet Joséphine, 25 ans femme Denis Marie, leur fille Blanloeil Joséphine, 14 ans, domestique.
Le recensement de 1886 à clisson, Basse Grand-rue enregistre :
Denis Prudent, 41 ans boucher
Bourdet Josephine, 29 ans, femme
Denis Marie, 5 ans, fille
Baron Anne, 21 ans, domestique
Un fils épicier à Mouzillon
Jean-Baptiste Denis le troisième fils du couple Denis-Mauvilain va aller s'installer au bourg de Mouzillon comme épicier dans la maison portant aujourd'hui le n°9 de la rue Saint Vincent. Il épousera successivement Jeanne-Rosalie Piou et Apoline Martin Il mourra à Mouzillon sans descendance. Sa maison, avec les dépendances, deviendra propriété de sa nièce Augustine Denis.
Photo de Jean Baptiste DENIS
Le recensement de 1872 : évolution d'une fratrie
Le recensement de 1872 trouve 1542 habitants pour 949 ménages dans la commune. Au Grand Plessix, il relève la situation :
Le premier ménage se développe par la naissance des enfants d'Henri et Marie Denis, le second ménage a été réduit par le départ pour Clisson de Marie Mauvilain, veuve Denis, et de son fils Prudent Denis que nous retrouverons comme boucher.
Le 22 novembre 1874, Augustin DENIS est élu et entre au conseil municipal; que signifie cette élection puisqu'avant c'est Henri son oncle qui était au conseil municipal et qu'après ce mandat, c'est de nouveau Henri qui reviendra au conseil municipal ? Y a-t-il une signification politique ? ou la signification est-elle familiale, le neveu voulant prendre le leadership de la famille Denis au Grand Plessix ?
Mariage DENIS-BOCHEREAU
Le 09 novembre 1874 Augustin DENIS, cultivateur au Grand-Plessix, célibataire âgé de 33 ans, épouse Marie Bochereau, agée de 21 ans, née au village voisin de la Motte, fille de François BOCHEREAU, meunier et de Marie Gaillard.
De cette union naitra un fils Augustin Marie Joseph Denis le 13 janvier 1877. On note que l'acte de naissance, cite comme témoin Henri RABOUIKN, instituteur. Ce fils, Augustin DENIS, mourra le 14 juin 1879 au Grand Plessix et sa mère, Marie BOCHEREAU mourra le 30 décembre de la même année.
Le père,Augustin Denis, se retrouve donc seul, veuf et sans enfant.
Mais cette histoire laisse des traces, non seulement dans les vies mais aussi dans le cadastre. Pour ce qui est des propriétés, Augustin DENIS va hériter de quelques biens ayant appartenu à Marie BOCHEREAU selon un acte du 19 avril 1880 :
1- dans la pièce de la Motte, un canton de terre contenant 3 ares 17 centiares
2- dans la pièce de la Motte, une parcelle de terre contenant 8 ares 86 centiares
3- dans le jardin de la Motte, un canton de terre contenant 2 ares 86 centiares
4- le pré de la chaussée : 84 centiares
5- la vigne franche des cimetières 11 ares 90 centiares
6- Le Frequet : 7 planches de vignes franches 4 ares et 48 centiares
7- Les Rouaudières : 4 planches de vignes franches, 10 ares 50 centiares
8- Le clos de L'aiguillette : 3 planches de vignes franches, 5 ares 77 centiares
9- dans les justices : terre en lande, 33 centiares
10- à Rousseau : terre dite le Dabinet , 14 ares 13 centiares
11- dans les cimetières, près du Moulin, une planche et demie de vigne 2ares 50 centiares
12- Les grandes Freiche de la Baronnière : une planche de gros plant, 3 ares 67 centiares
Le recensement de 1876 :
En 1876 la commune de Mouzillon compte 1502 habitants pour 407 ménages. Voici le décompte au Grand Plessix
La situation apparait déséquilibrée : autant le ménage Henri DENIS est developpé avec enfants et domestiques (10 personnes), autant le ménage Augustin DENIS apparait réduit (5 personnes).
Le recensement de 1881 : un temps de labeur
En 1881, le recensement de 1881 comme 408 ménages à Mouzillon, pour une population de 1544 habitants. Au Grand-Plessix :
La vie continue : Mariage DENIS -LUNEAU
Auguste DENIS prendra le chemin de la Recivière-Frechotière pour demander la main d'Adélaïde Luneau à son père. Le mariage se déroulera la 10 juin 1882, 76 ans exactement après le mariage du grand-père Augustin DENIS avec Marie Guérin.
Au jour de son mariage, Augustin DENIS a 42 ans. Bien qu'il ait été présenté dans la tradition orale comme étant grand et plutôt blond, on sait peu de choses de lui. Il n'apparait sur aucune photo de famille. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il s'agit d'une homme d'expérience qui avait 13 ans à la mort de son père, qu'il est déjà à la tête de son exploitation agricole depuis au moins 12 ans, qu'il est veuf, qu'il a aussi enterré un fils.
Il a été élu au conseil municipal.
Il est né le 21 novembre 1840. Son acte de naissance mentionne la déclaration de son père Augustin Denis âgé de 29 ans, en présence de son grand-père Augustin Denis âgé de 66 ans et de son arrière Grand-père Mathurin Guérin 76 ans. Cette présence indique une patri-liénarité forte... peut-être en contrepartie de la forte personnalité de sa mère, Marie Mauvilain.
Au jour de son mariage Adélaïde Luneau a 34 ans. Ceux qui l'ont connu disent qu'elle était de grande taille. Avant son mariage elle avait été soumise aux règles de sa famille. L'avenir va montrer qu'elle aura à faire preuve d'initiative et d'action dans des situations qu'elle ne peut pas imaginer à ce moment-là. En venant au Grand Plessix, elle reste dans la même commune, son beau frère Joseph Grégoire est aussi un cousin de son mari.
Le recensement de 1886 :
Ce recensement compte pour la commune de Mouzillon 1551 habitants pour 406 ménages.
Au Grand-Plessix 15 habitants pour 2 ménages :
DENIS Auguste, cultivateur, chef de maison, 45 ans
Adélaide a pris sa place à Grand Plessix. Elle a donné naissance à Marie en 1883 et à Augustine en 1885. Mais très vite elle doit affronter des problèmes multiples : le phylloxéra mine les plantations de vigne; une grande partie ces ceps crèvent, les récoltes se réduisent; des problème financiers apparaissent Augustin est malade et il va mourir de la tuberculose.
Le recensement de 1891 :
Le recensement de 1891 indique une population de 1477 habitants à Mouzillon pour 401 ménages.
Au grand Plessix : 13 habitants pour 2 ménages :
Adélaide LUNEAU, veuve DENIS, est allé chercher Louis CHATELIER qui avait quitté l'exploitation pour aller domestique à Vallet, à Bourguignon.
le recensement de 1896 :
Le recensement de 1896 indique une population de 1435 habitants à Mouzillon pour 391 ménages.
Au Grand-Plessix : 15 habitants pour 2 ménages :
La main-d'œuvre est toujours abondante au Grand Plessix ; il faut des bras pour un travail qui reste principalement manuel et peu mécanisé. Joseph BEGAUD et Augustine DENIS sont partis à Gorges.
Le couple CHATELIER a recruté d'autres domestiques, Henri et Marie DENIS voient arriver leur gendre Pierre BRETONNIERE.
le recensement de 1901 : un siècle nouveau
Le recensement de 1901 indique une population de 1368 habitants à Mouzillon pour 377 ménages. La population de Mouzillon est en baisse : Les exploitations sont peut-être trop petites, insuffisamment mécanisées. D'autres emplois deviennent plus rémunérateurs et offrent plus d'avenir ailleurs, dans ce pays où les transports et l'industrialisation progressent
Au Grand Plessix : 15 habitants pour 2 ménages.
Dans une maison, Henri DENIS n'est plus là. Il est mort. Son histoire montre un homme de tempérament : lui, le cadet, a sur prendre sa place, se faire sa place dans le partage de la métairie. Il avait aussi largement contribué à la vie collective de la commune en étant conseiller municipal pendant plusieurs mandats. Et finalement son gendre BRETONNIER et son épouse Eugénie (née en 1868) ont quitté le village. C'est Augustine (née en 1869), épouse de Joseph BEGAUD qui revient au Grand Plessix. Ce couple prend en main l'exploitation.
Dans l'autre maison : une partante, Augustine DENIS, qui sera domestique dans la famille Durville à Clisson, va perdre de son influence sur la suite des évènements au Grand Plessix.
Est-ce un choix de sa part ? A-t-elle été poussée à partir par sa sœur ainée qui ne voulait pas partager la succession de l'exploitation ? Augustine occupera ce poste d'employée de maison dans cette famille, toute sa vie. Pour sa retraite elle reviendra à Mouzillon dans la maison qu'elle a héritée de son oncle Jean-Baptiste DENIS, située actuellement 9 rue Saint Vincent. C'est là qu'elle finira ses jours en avril 1964.
Augustine DENIS
Un nouvel arrivant va être l'un des acteurs d'une modification dans le premier ménage : Joseph CHATELIER, né à Montigné sur Moine en 1876.
Il est un neveux de Louis CHATELIER. Est-il venu au Grand-Plessix comme ouvrier agricole ou est-il venu parce qu'il avait rencontré Marie DENIS dans des réunions de famille ? La question se pose toujours dans la mesure où les distinctions entre vie de couple et vie de travail n'étaient pas encore à l'ordre du jour. Marie DENIS et Joseph CHATELIER
Une société civile en 1904
Un acte passé le 10 décembre 1904 entre Louis CHATELIER et son neveu Joseph CHATELIER, va créer une société civile pour l'exploitation à moitié de la métairie que Louis CHATELIER avait en fermage de Théophile Bascher de Beaumarchais demeurant à Nantes, 4 rue Sully. L'estimation indique :
I- bestiaux : 3445 Fr
II- Récoltes en terre : 745,85
III- récolte en grenier : 701
IV- Tombereau, Harnais, Jougs et courroies, volailles et lapins : 230 soit un total de 5121,85 Fr dont la moitié pour Joseph CHATELIER 2560,95 Fr
Cet acte précise que Louis CHATELIER possède une borderie dite « Le Printemps » en Vallet et qu'en 1906, il aura droit de prendre les boeufs, charrettes charrues et accessoires pour y faire du vert et des ensemencements... On peut penser que plusieurs motifs ont conduit à cet accord D'un point de vue économique, avec l'achat de la borderie du Printemps, Louis CHATEILIER s'est endetté à l'égard de sa belle fille Marie DENIS (100 Fr) et à l'égard de son neveu Joseph CHATELIER (433,35 Fr). Cette association est une solution puisque Joseph CHATELIER finance sa part
par un emprunt
par les gages de sa femme
par ses gages
par un prêt de ses parents.
D'un point de vue familial, Louis CHATEILIER veut se trouver un « chez lui » au Printemps» puisque le Grand Plessix a été un lieu où il est arrivé comme ouvrier agricole, où il a vécu avec son épouse et les enfants de celle-ci qui étaient les héritiers des vignes.
Dans le même temps Joseph CHATELIER qui a 24 ans et qui vient d'épouser Marie DENIS veut prendre sa place et représente la nouveauté. Le signe est clair quant il est stipulé qu'il pourra acheter un cheval qui sera nourri par la société.
Enfin Joseph CHATELIER bénéficiera d'un mois de congés par an. Nous sommes au début du XXème siècle... au cours duquel les loisirs prendront leur place. Cet acte présente une autre particularité : il est passé entre les hommes (l'oncle et le neveu) et les femmes ne sont évoquées que de façon incidente alors qu'au fond il est permis de se demander si elles ne sont pas les actrices principales : Adélaïde Luneau, Marie Denis, Augustine Denis.
Est-ce au cours de cette année 1905 que Augustine DENIS a quitté le Grand Plessix pour aller travailler à Clisson comme employée de maison ? Est-ce Marie, avec sa forte personnalité, qui s'est imposée avec son mari Joseph pour être seuls à la tête de l'exploitation ? Est-ce Adélaïde qui a tout fait pour que chacun trouve sa place ?
le recensement de 1906
Le recensement de 1906 indique une population de 1337 habitants à Mouzillon pour 378 ménages. La population de Mouzillon continue de baisser.
Au Grand Plessix : 17 habitants pour 2 ménages
le recensement de 1911
Le recensement de 1911 indique une population de 1315 habitants pour 369 ménages. La population de la commune continue de baisser.
Au Grand Plessix : 17 habitants pour 2 ménages.
Joseph BEGAUD, père, est décédé. Augustine DENIS, veuve BEGAUD, poursuit l'exploitation avec ses fils Joseph (13 ans) et Henri (12 ans) pour assurer la subsistance de toute la famille. Ils ont su faire face dans l'adversité.
Deux évènements vont marquer le premier ménage :
-- la mort de Joseph CHATELIER début juillet 1912, à l'age de 7 ans, d'une méningite. Ses parents prendront une concession à perpétuité dans le cimetière pour qu'il soit enterré.
-- la naissance de Josephine CHATELIER le 15 mars 1914.
Mais avec l'année 1914, se profile un autre horizon beaucoup plus dramatique. Les mauvaises nouvelles circulaient déjà en juillet pendant les moissons. Début août 1914 le tocsin a sonné à Mouzillon comme dans toutes les paroisses de France. La guerre est déclarée. Comme environ 223 autres Mouzillonnais, Joseph CHATELIER est appelé à rejoindre l'armée française. Il laisse sa femme et ses enfants au Grand-Plessix. Cette première guerre mondiale va bouleverser la vie internationale et la vie de chacune de nos familles, 59 hommes de Mouzillon mourront des violences de cette guerre
Ce n'est plus la "belle époque", en témoigne le diplôme remis à Marie DENIS, épouse CHATELIER pour sa gestion de la ferme. Derrière ce diplôme se cachent des travaux difficiles pour une femme... le soin des animaux de la ferme, les labours avec les bœufs, les récoles...
Le recensement de 1921
A Mouzillon le recensement compte 1175 habitants et 356 ménages.
Au grand Plessix : 14 habitants, 2 mé"nages
Le recensement de 1926
A Mouzillon le recensement compte 1135 habitants et 344 ménages.
Au Grand Plessix : 11 habitants, 2 ménages.
Le recensement de 1931
A Mouzillon le recensement compte 1125 habitants et 342 ménages.
Au Grand Plessix : 8 habitants, 2 ménages